
« Nuisibles », « ravageurs », « mauvaises herbes »… Tous ces termes sont utilisés pour décrire les espèces dites « mal-aimées ». Ces dernières englobent toutes les espèces animales et végétales que nous nous empressons de détruire quand nous les voyons, qui cristallisent nos peurs et nos angoissent ou qui représentent le mal, la saleté ou la maladie dans l’imaginaire collectif.
Pourtant, la biodiversité est à protéger dans sa globalité et pas seulement les espèces qui nous tiennent à cœur. La plupart de ces espèces ont une utilité écologique non-négligeable et peuvent susciter le rejet à cause de l’image qu’elles nous renvoient dans l’imaginaire collectif. À l’inverse, les chiens et les chats peuvent également causer des dommages corporels ou être vecteurs de maladie, sans que nous ayons envie de les exterminer !
Il est toutefois évident qu’être envahi par les mouches ou se faire piquer par un moustique n’est pas toujours plaisant. Si la préservation de l’animal ou de la plante n’est pas envisagée, il est donc important de faire connaître des méthodes de gestion non destructrices, pour remplacer le réflexe bien ancré du pesticide et veiller à ne pas trop polluer.
Arrêtons-nous sur certaines espèces mal-aimées et levons quelques idées reçues :
- Araignées
Si les oeuvres de fiction mettent en avant l’araignée en tant que prédatrice et synonyme d’effroi, sa symbolique dans la mythologie est plus nuancée. Elle est notamment capable de divination et synonyme de connaissance dans de nombreuses cultures.
Il est faux de croire que les araignées sucent le sang des humains, pondent sous notre peau ou sont synonyme de mauvais état de la maison. La plupart d’entre-elles ne font pas cela, et elles chassent à l’inverse les insectes présents dans nos habitations. Les espèces mortelles sont également rarissimes : une quinzaine sur environ 47000 espèces connues.
Les araignées sont prédatrices d’insectes pour la plupart et proies des oiseaux, lézards et autres petits animaux. Elles sont de potentiels insecticides naturels dans l’agriculture, ainsi que de très bonnes chasseuses de moustiques, blattes, cafards et autres insectes qui nous embêtent. Ce sont de véritables auxiliaires de la maison !
- Moustiques
Malgré les nuisances occasionnées par les moustiques et les maladies transmises par certaines espèces, il convient de rappeler qu’ils ne sont ni attirés par le sang « sucré », ni par la lumière. Les moustiques se repèrent grâce aux odeurs, aux parfums et au CO2 dégagé.
Les moustiques occupent une part importante dans plusieurs mécanismes naturels tels que la pollinisation des plantes, et représentent même un indicateurs biologique de bon fonctionnement de certains écosystèmes. Par exemple, si le fait que leur population explose après de fortes pluies représente un désagrément pour l’être humain, cela indique cependant que le milieu dans lequel ils évoluent est en bonne santé, et l’absence des moustiques aurait tendance à inquiéter les biologistes à ce sujet.
L’élimination des moustiques à l’état larvaire ou adulte à l’aide d’insecticides réduit nettement le nombre d’individus risquant de transmettre des maladies. Mais ces traitements ne sont pas dénués de conséquences : certains produits sont toxiques pour les hommes ou les animaux, d’autres polluent et dégradent les écosystèmes
- Orties
Certains végétaux comme les orties peuvent également nous indisposer. En raison de leurs poils urticants qui nous piquent, les orties sont les mal-aimées du jardinier.ère par excellence. Ces derniers. ères n’hésitent pas à utiliser des herbicides à base de glyphosate pour les éliminer. On connait pourtant l’effet néfaste de ces engrais sur la biodiversité, les eaux, et la santé humaine. Nous devrions donc éviter d’employer ces produits chimiques qui nuisent à tous les égards, et s’avèrent peu efficaces sur le long terme.
Mais surtout, les orties ont tout à fait leur place dans nos jardins ! Elles peuvent pallier aux engrais chimiques azotés qui nuisent tant à l’environnement : le purin d’ortie constitue un engrais naturel très efficace, riche en azote.
On attribue de nombreuses propriétés médicinales aux orties : diurétique, anti-inflammatoire, anti-hypertenseur, anti-oxydant, analgésique, anti-ulcéreuse… L’ortie peut être utilisée en jus, en poudre ou en infusion pour soigner la goutte, soulager les piqûres d’insectes, les problèmes de prostate, les rhumatismes et bien d’autres maladies
Pour chaque espèce dite « mal-aimée », des écogestes peuvent s’appliquer de la même manière qu’au reste de la biodiversité et ils se résument en trois points :
- Fournir un habitat
- Fournir de quoi se nourrir
- Fournir de quoi boire
Ces espèces ont des besoins qui rappellent ceux des humains, et il est important de faire ces trois gestes simultanément pour une action réussie.