Parcours thématique dans la forêt domaniale de Meudon

Pour une redécouverte de nos forêts urbaines – 16 octobre 2022

  1. Arbres remarquables, paysages d’eau et de bois, ouvrages hydrauliques méconnus

La Balade /rando dans la forêt de Meudon organisée par l’association « Habiter la porte d’en Bas, un quartier, la Ville » pour sa « Sortie nature d’automne » a eu lieu comme prévu le Dimanche 16 octobre 2022.

Les thématiques.

Ce parcours se proposait de joindre au plaisir d’arpenter au pas d’une balade une forêt au relief très escarpé et varié, où l’épaisseur du Bois alterne avec les grandes éclaircies constituées par une succession d’étangs, un double objectif :

 une approche de l’Arbre en forêt à partir du repérage de quelques uns de ses individus les plus remarquables,

 et une invitation à une lecture des paysages de cette forêt urbaine dont l’histoire est en partie liée à celle du Château de Meudon et de son domaine

  1. Groupe constitué de 9 personnes :
    7 résidant à Bagneux, une venant de la commune voisine Bourg la Reine, et une autre qui avait participé à notre parcours Fête de la nature sur le Plateau de Saclay en mai, nous a rejoint depuis Savigny sur Orge (91).
    Nous nous sommes retrouvés au niveau de la station Georges Pompidou du Tram T 6 à Clamart , ce qui nous permettait de gagner en quelques 8 minutes à pied l’entrée de la Forêt.
  2. Le reportage photos réalisé par notre association
    constitue le Récit de ce parcours. 

Notre cheminement dans la forêt s’y structure en plusieurs moments / épisodes, chacun marqué par un thème.  

1er MOMENT

PHOTOS 1 à 3UN GRAND ESPACE OUVERTLA FORÊT DE MEUDON, C’EST  D’ABORD     L’HISTOIRE D’UN « DOMAINE »

Avant d’entreprendre la marche au-dedans de la forêt, invitation des participants à « un sur-place »
afin d’évoquer ce qui fait la singularité de cette Forêt.

Initialement, homogénéité d’un immense massif boisé très dense qui s’étendait sur la quasi totalité de ce qui fait actuellement la banlieue Ouest de Paris – où l’on peut dénombrer encore aujourd’hui les Forêts domaniales de Marly, Saint-Germain, Versailles, Verrières, Fausses-Reposes, mais aussi le Parc de Saint-Cloud et » les Bois de Boulogne – la Forêt de Meudon en occupe une vaste étendue de Versailles à Clamart. Des peuples chasseurs / cueilleurs y ont séjourné (Préhistoire : Paléolithique et Mésolithique)

Régressions – Morcellement par des défrichements, par des peuples pratiquant l’agriculture et l’élevage pour gagner des terres affectées aux cultures – les bois étant maintenus surtout sur les sols escarpés. (Néolithique, Celtes, … ) et ouvertures par des voies romaines.

«Isolée sur sur son promontoire» (du fait des invasions IIe, IVe et Ve siècles) 

la Forêt va se trouve fixée dans des limites proches de ce qu’elle est aujourd’hui.

Les défrichements s’étendent – « bois, terres cultivées, landes à bruyères »  

« Les moines du Haut Moyen Age cantonnent la forêt sur les terres peu favorables à l’agriculture et sur les sols les plus accidentés »

 Répartition des terres entre diverses seigneuries et ecclésiastiques  (du XVe jusqu’à la première moitié du XVIIe siècle) : parcelles en cultures (« les champs de Meudon »), prairies, saulées, aulnaies au fond des vallons et bois. 

Après avoir profité du morcellement de la forêt pour « se chauffer, faire leurs échalas, réparer les cuves (vignes) faire paître les troupeaux »), les paysans perdront par la suite leurs dernières parcelles de bois, quand des domaines s’agrandissent à l’occasion de rachats de terres.

« Au XVIIe siècle, la forêt se partage entre les seigneuries voisines de Chaville (famille Le Tellier) et de Meudon (famille Servien) »: deux domaines séparés par des murs, mais chacun avec une «gestion rationnelle» (coupes méthodiques, voies d’accès).  

« Avec la pratique du reboisement et l’introduction d’essences nouvelles comme le châtaignier (nourritures pour les animaux, et bois utile ), ils feront naître une forêt ». 

Mais à la fonction économique de la forêt, va s’ajouter une fonction de divertissement
en tant que lieu de plaisir, de beauté, de promenade.

LE DOMAINE DE MEUDON : UN CHÂTEAU, UN PARC, UN BOIS

L’histoire du Château de Meudon au cours de ses propriétaires successifs est l’histoire du Domaine. 

Quelques repères. Du manoir du « val de Meudon » 14ème siècle (détruit, reconstruit)  à une résidence au style Renaissance avec la famille Sanguin et la duchesse d’Étampes (1426-1552), nièce d’Antoine Sanguin de Meudon, et favorite de François 1er  (qui y fera de nombreux séjours), puis avec la famille des Guise, dont  Charles de Guise, Cardinal de Lorraine, qui apportera au château de nombreux embellissements (1552-1654). 

Les guerres de religion, puis la Fronde, mettront à mal le bâtiment (pillé, détérioré).

1654-1679 – Avec son rachat en 1654 par Abel SERVIEN marquis de Sablé,
surintendant des Finances, commence un tout nouvel épisode 

 Restauration et embellissements du château – Aménagements apportés à l’ensemble du domaine de Meudon. 

« Une œuvre prestigieuse :
château et espaces alentours font partie d’un même plan
auquel travaillera l’architecte Louis le Vau »

[Il}« fait édifier une vaste terrasse sur l’avant-cour, afin de dégager la vue sur le château, engloutissant au passage près du tiers du village de Meudon, qu’il déplace ailleurs. Du côté des jardins, il fait construire
une orangerie monumentale, toujours conservée de nos jours. Il n’oublie pas d’agrandir le parc, qui existait au moins depuis la duchesse d’Étampes, au prix de nombreux rachats de terre (bois et champs de Clamart et de Trivaux) il arrive à percer une « Grande Perspective » au sud du château, et aménage des bassins,
des pièces d’eau et étangs, dont celui de Chalais »

1679-1691- Les années LOUVOIS – 

L’œuvre entreprise par Abel Servien (qui s’en trouva ruiné) va recevoir d’importants prolongements avec l’action de François Michel le Tellier, Marquis de Louvois, ministre de la guerre de Louis XIV, qui rachètera le domaine au fils de Servien.

Le Château est remanié, encore embelli, très richement décoré à l’intérieur. Le Jardin confié à le Nôtre (jardinier de Louis Louis XIV à Versailles), devient un Parc à la composition exceptionnelle – extension et nouveau tracé : « Jardins hauts » et « Jardins bas » « adaptés aux courbes du terrain », s’ordonneront d’une part en fonction  de « la Grande Perspective« , « trouée verte spectaculaire » qui atteint 3 km – d’autre part dans la rencontre entre le Parc et la Forêt avec ses étangs / réservoirs.

LE SYSTÈME HYDRAULIQUE PERFECTIONNÉ, ACHEVÉ EST UNE ŒUVRE À PART ENTIÈRE
ET UN  EXPLOIT

Capter l’eau depuis le plateau de Villacoublay pour alimenter les différents bassins du Parc y compris jusqu’à la « « Grande Terrasse », y faire jaillir les jets d’eau comme à Versailles, résulte de la compétence des ingénieurs hydrauliciens qui ont travaillé pour le Roi et auxquels Louvois a fait appel.

« Ils ont dû jouer astucieusement avec les dénivellations, prévoir tout un réseau de rigoles,
construire un aqueduc et utiliser la force de deux moulins ;
puis, pour obtenir un niveau d’eau régulier, ils ont fait communiquer les étangs entre eux
par des canalisations en fer ou en plomb ».


Le Domaine : Principales modifications et changement de statut

(1691) – Acquisition par Louis XIV pour le donner au Grand Dauphin (son fils aîné), qui y réside une partie de l’année et y fera construire un second château dit « le Château Neuf » sous la direction de Mansart.
« Le Château Vieux » se révélant trop petit pour y accueillir membres de la famille royale et courtisans.

Aménagement de la Forêt en FORÊT DE CHASSE se traduisant par des routes qui en facilitent la traversée

(1726) – Un Édit royal rattache le domaine à la couronne. 

La Forêt est alors  traitée en particulier pour donner du bois de chauffage ou pour l’industrie

(1756) – Acquisition par Louis XV de parties de forêts dépendant de la seigneurie  de SÈVRES : 

LA FORÊT DE MEUDON EST DÉFINITIVEMENT  CONSTITUÉE

A la Révolution, la Forêt de Meudon devient Propriété d’État. Elle le restera.
Elle a pris depuis le statut de Forêt domaniale. 

A la suite de questions sur la relation entre l’histoire du Domaine et l’actuel Observatoire de Meudon, annexe de l’Observatoire de Paris, nous avons évoqué les nouvelles fonctions du site, mais aussi, avec les travaux qui affectent en ce moment une partie des terrains qui se trouvent au-delà du « Tapis vert« , et autour de l’Étang de CHALAIS, le projet en voie d’achèvement d’un réaménagement du « Hangar Y »(projet « grandiose » multi acteurs, public / privés, « culturel et évènementiel »,  dont l’impact sur l’actuelle Forêt domaniale de Meudon devra être évalué – d’autant qu’un projet de restauration de la « Grande Perspective » y serait associé).

Deux étapes ont été mentionnées concernant l’implantation d’activités scientifiques et techniques 

au sein de l’ancien « Domaine ».

Révolution française Le site de Meudon sera attribué par le Convention à des expériences pour l’aérostation militaire. Par accident, un incendie affectera le bâtiment du « Château Vieux« . 

Le site  retrouvera cette fonction, après l’Exposition Universelle de 1878 :

Années 1880 – L’établissement central d’aérostation militaire est créé à Chalais-Meudon – Un immense Hangar à dirigeable y est installé qui prendra le nom de « Hangar Y ».

Dans la même période (1885) c’est sur les ruines du « Chateau Neuf »(incendié en 1870) qu’un Observatoire va être aménagé, il deviendra ultérieurement une annexe de l’Observatoire de Parsi.

Introduire des éléments informatifs d’ordre historique avant d’engager notre parcours dans le massif boisé, en cet endroit où aboutit « la Grande Perspective » créée au XVIIème siècle, pouvait être particulièrement stimulant pour la réflexion sur l’état d’une forêt comme résultat d’une histoire complexe. 

Nous avons privilégié de faire porter le regard sur les aménagements effectués au cours de la seconde moitié du XVIIème siècle – si bien que la thématique de l’Eau en relation avec les somptueuses réalisations pour l’agrément du Château de Meudon s’est imposée aux côtés de l’attention portée à la vie des arbres de forêts

DOCUMENTATION – Deux CARTES ont été remises à chacun des membres du groupe :

1. Itinéraire de notre Parcours reporté sur la Carte de la Forêt de Meudon  et emplacement des Arbres 

« Remarquables »

2. Situation de Forêt domaniale de Meudon au sein de l’ ensemble forestier qui se compose des forêts péri-urbaines aux abords de Paris 

2ème MOMENT

PHOTOS 4 à 22 – LA FORÊT : LE DOMAINE DU CHÊNE ET DU CHÂTAIGNIER sur le Plateau et dans les dénivelés qui nous conduisent jusqu’au premier étang au fond du vallon.

PHOTOS 4 à 17 – Immersion dans le Bois – Un sentier entre chênes et sous-bois de châtaigniers.

Quittant le grand paysage du « Tapis vert » pour entrer immédiatement sur sa droite dans le Bois, l’effet de surprise, anticipé, est effectivement ressenti par le groupe : 

La clairière – elle sera le point de départ de notre circulation dans cette partie du Bois – rassemble un grand nombre de chênes à la  stature si impressionnante qu’il semble que nous ayons déjà là les arbres « remarquables » annoncés. Il s’agit tout simplement de chênes de forêts qui ont eu tout le temps et l’espace pour affirmer leurs potentialités. 

En adoptant le sentier sinueux, parallèle à la large allée que nous laissons aux cyclistes et aux promeneurs,  nous pouvons avancer en ayant une approche plus sensible de l’univers sylvestre qui nous entoure : 

Arbre mort sur pied – avec sa belle verticalité l’arbre / chandelle est porteur d’une vie silencieuse indispensable à l’écosystème forestier, qui va lui conférer sur un temps long comme une durée sans fin.

Observation du sous-bois – les troncs en cépée des CHÂTAIGNIERS y sont nombreux, tandis que des souches taillées quasi au ras du sol « s’ornent » de rejets multiples dont elles sont porteuses – cela correspond aux coupes de recépage, mode de rajeunissement adapté au châtaignier. 

Arbre à croissance rapide, il peuple de manière dense la Forêt. : avec le chêne c’est l’essence majoritaire. Comme le chêne il peut avoir une stature imposante, ainsi que son houppier, et une écorce fort intéressante – longues fissures verticales en spirales (PHOTO 22)

Toutefois, nous ne pourrons pas retrouver le « châtaignier remarquable « , identifié dans l’open data du 92 (sous le matricule1779) en cet endroit, en bordure de chemin – il semble donc qu’il ait fait partie de ceux des arbres qui n’ont pas survécu ou qui ont dû être abattus. 

PHOTOS 9 à 17 – CHÊNE ROUVRE / CHÊNE SESSILE  (immatriculation 111 de l’Open data du 92)

Précision sur les critères du « Remarquable » retenus par l’open date du 92 : dimensions (hauteur, circonférence, envergure), port, situation, âge, historique, pittoresque, rareté, mais aussi arbre en cépée, écorce. Certains des arbres retenus dans la liste de l’inventaire du Département le sont pour plusieurs critères.

Après avoir mis en alerte les membres du groupe pour repérer le premier des « arbres remarquables » que nous devions rencontrer dans notre parcours, la silhouette d’un Chêne rouvre / Chêne sessile s’impose et chacun reconnaît que nous avons sans doute à faire avec lui à une des « personnalités » de la forêt. Effectivement, il est désigné « remarquable » en particulier pour son grand âge, et pour son écorce.

Ce sera un des temps forts de notre itinéraire, donnant lieu à une pause consacrée d’une part à l’observation et d’autre part à l’évocation des relations des différentes peuples et cultures avec le chêne.

C’est « l’arbre » (« l’archétype de tous les autres ») pour les Grecs; « le plus sacré des arbres », « l’axe du monde » pour les Romains, les Celtes, les Germains, les Yacoutes de Sibérie. Quelques célébrités… : « le Chêne de la liberté« dans la forêt de Brocéliande « donnait droit d’asile à ceux qui, poursuivis, parvenaient à embrasser son tronc avant d’être rejoints » ; dans une partie de la forêt de Tronçais (Allier), aménagée sous Louis XIV « pour les besoins de la  marine royale », on trouve encore « quelques exemplaires âgés d’environ 750 ans » ; en Grèce, « le chêne oraculaire de Dodone (sanctuaire dédié à Zeus), c’est « l’arbre divin » ; de même, dans la Bible, « les chênes jalonnent les étapes de la vocation d’Abraham ».

« Arbre cosmique« , « arbre divin« , « arbre oraculaire » …

C’est aussi un « arbre de pleine lumière« 

Essence dominante dans les forêts d’Île-de-France, avec le châtaignier 

PHOTOS 18 à 22 – Depuis le Plateau jusqu’au fond de vallon – Rencontre avec le CHARME  

Si l’on connaît bien les charmilles, l’arbre de haute tige est moins fréquemment rencontré ou attire moins l’attention. Mais dans la forêt de Meudon, il est assez bien représenté – quoique ses emplacements soient plus dispersés : 

On en verra deux « Remarquables », l’un sur ce Plateau côté Clamart (PHOTO 19 et 20) l’autre, côté Meudon, en entamant la dernière partie du Parcours, au-delà de Villebon (PHOTO 63). 

Mais il se plaît bien aussi non loin des zones humides, et nous trouverons plusieurs spécimens rapprochés en splendides charmaies à proximité des étangs. 

A bien l’observer, la composition de sa structure deviendra assez aisément reconnaissable : 

Tronc très droit, cannelé, écorce grise avec tâches blanchâtres, ses branches se subdivisent le plus souvent depuis le bas du tronc (formant comme un enchevêtrement) ; son houppier est dense, presque ovoïde, et ses feuilles « gaufrées ». 

Arbre de demi-ombre. 

Il trouve sa place souvent avec des arbres plus grands, comme le chêne avec lesquels il constitue une association fréquente :cette alliance forme de très belles forêts appelées « chênaies – charmaies ».

3ème MOMENT  

PHOTOS 23 à 36 EN FOND DE VALLON, DEUX ÉTANGS 

PHOTOS 23 à 27AUTOUR DE L’ÉTANG de LA GARENNE.

Nous arrivons en terrain plat, et faisons un aller/retour pour la découverte d’une source, 

un peu à l’écart de l’allée principale qui doit nous conduire à l’Étang de la Garenne. 

Avant de l’aborder dans sa pleine lumière, une zone humide le précède, d’un côté par le ruisseau qui vient de la source, de l’autre par un fouillis de plantes hydrophiles. 

Sur la berge, des AULNES glutineux avec leurs fruits, les « strobiles« , minuscules pommes de pins ovoïdes (mûrs à l’automne) qui pendent en rameaux. C’est un des membres du groupe, amateur éclairé de botanique, passionné des arbres, qui nous les présentent. Nous évoquons les caractéristiques de son bois qui se colore en rouge orangé quand on l’abat, et qui devient incorruptible quand il est immergé – ainsi est-il utilisé depuis l’Antiquité pour fabriquer des pilotis. Venise sut se servir de cette qualité, puisqu’une grande partie de la Cité « repose sur de forts madriers de cette essence ».

Nous ne convoquerons pas cette fois-ci les mythologies, mais les arts – poésie et musique – pour évoquer l’Aulne dans l’imaginaire collectif

Une des participantes répondra à l’énigme, en rappelant le titre de la Ballade de Goethe « Le Roi des aulnes« que fera revivre le Lied de Schubert, du même nom.

 « Qui chevauche si tard à travers la nuit et le vent ? C’est le père avec son enfant .[]

Mon fils, pourquoi cette peur, pourquoi te cacher ainsi le visage ? 

Père, ne vois-tu pas le roi des Aulnes, Le roi des Aulnes, avec sa couronne et ses longs cheveux ? — 

Mon fils, c’est un brouillard qui traîne. 

Viens, cher enfant, viens avec moi […] 

Le père frémit, il presse son cheval, Il tient dans ses bras l’enfant qui gémit ; 

Il arrive à sa maison avec peine, avec angoisse L’enfant dans ses bras était mort »

Dans la littérature allemande et le folklore, le personnage de l’Erlkönig ( Le Roi des Aulnes) est décrit comme une créature maléfique qui hante les forêts et entraîne les voyageurs vers la mort.

PHOTOS 28 à 36 « LA GRANDE PERSPECTIVE  » DEPUIS L’ÉTANG DE TRIVAUX –           BIODIVERSITÉ –

PHOTO 28 – « Le Tapis Vert » PANNEAU : « Une perspective historique «  – hier et aujourd’hui

PHOTOS 29 à 36De la Prairie en bas du Tapis Vert aux berges de l’Étang  : où il est question des Abeilles sauvages et de la Flore (PANNEAUX) –  Platanes, Aulnes, Charme – 

PAUSE PIQUE-NIQUE – Un peu à l’écart de l’Étang, troncs d’arbres accueillants –

4ème MOMENT

PHOTOS 37 À 46 – VERS LA HÊTRAIE

Après avoir traversé la D 406 qui passe en limite de l’Étang de Trivaux, nous empruntons un court moment l’allée qui joint cet Étang à celui de Meudon – et délaissant cette large voie, nous nous frayons un chemin sur un sol de feuilles mortes avec quelques ronces, et taillis. 

Les troncs déjà bien décomposés d’arbres morts reposant au sol où se prolonge et se reconstitue la vie de la forêt aurait pu donner lieu à un court arrêt pour observation (PHOTOS  37-38), mais la montée était juste suffisamment pentue pour que les participants y retrouvent un rythme de marche qui ne soit pas qu’une simple promenade – relâchant ainsi l’attention à l’environnement immédiat !

L’objectif en suivant ce tracé à l’écart de la trajectoire en ligne droite d’un Étang à l’autre était de pouvoir faire se révéler dans toute sa splendeur la HÊTRAIE qui occupe les pentes de cet important coteau. Nous souhaitions ménager la surprise de passer d’un type de feuillus à un autre : ici, progressivement le HÊTRE investit l’espace – ce qui ne se perçoit pas si l’on ne fait que longer en contrebas cette partie du Bois.

PHOTOS 39 et 40 – Le cheminement à nouveau sur terrain plat sera de courte durée ; et la strate arbustive du sous-bois laissera assez vite place à la strate arborée que suit le regard levé pour chercher à en deviner la cime. On pourrait ici recourir à la langue vibrante du poète / maquisard Armand GATTI  saluant les arbres de la forêt de La Berbeyrolles en Corrèze : 

« Ô forêt
  seul langage inventé par la terre

  pour parler au soleil »

PHOTOS 41 à 46 – Le HÊTRE – Essence d’ombre – 

Il se développe sous couvert du chêne, mais tend à le remplacer. Sa verticalité est imposante, avec un tronc formant « une colonne à peu près cylindrique, lisse, d’un gris cendré clair »

Une fois repéré, on ne peut plus le confondre avec un autre feuillu. Et pourtant, il a une « plasticité » étonnante :  « Sa forme varie, d’une situation à l’autre, elle change ».

La descente sur ce versant du coteau nous donnera une des variantes des « métamorphoses » du Hêtre. Deux d’entre eux sont sur la liste des « Remarquables » l’un (matricule 3575) en milieu de Hêtraie, pour ses dimensions (Hauteur 30 m , circonférence 3,14 m, envergure 26 m), et pour sa vigueur, manifeste. Nous admirerons le large « tapis de feuilles cuivrées» qui se révèle au fur et à mesure que nous descendons – 

« Le hêtre est conquérant, il a vocation à occuper toute la place

et quand il est là, sous lui rien ne pousse sinon de petits lui-même. La hêtraie fait ainsi un très beau sous-bois » – L’autre (matricule 1951) en bordure de l’allée qui arrive en vue de l’Étang de Meudon, pour ses dimensions ( Hauteur 32 m , circonférence 3,23 m , envergure 26 m) et son écorce. 

Nous attirons aussi l’attention sur une constante de l’identité de cet arbre, à savoir  l’ampleur de ses racines – formes tourmentées d’une vigueur sans pareille, qui s’emparent de l’espace loin au-delà du tronc, et font présager d’un espace racinaire d’importance, à la rencontre d’un autre lui-même. 

La Hêtraie se prête aux légendes et à l’imaginaire des romans de chevalerie :  C’est « la forêt mystérieuse d’Excalibur[…] :  les chevaux y vont sans obstacle »  – « C’est la sylve médiévale, là où a lieu le recours aux forêts » …forêt de Brocéliande avec Merlin, forêt de Sherwood avec Robin des Bois, …

5ème MOMENT

PHOTOS 47 à 63 – DE L’ÉTANG DE MEUDON À L’ÉTANG DE VILLE BON – PREMIÈRES TRACES / VESTIGES DU RÉSEAU HYDRAULIQUE 

PHOTOS 47 à 49 – Un Étang classé ZNIEFF( Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique) – la Libellule « fauve » (espèce rare en Île de France) a été choisie par l’ONF comme signal et indice du Parcours de découverte proposé aux visiteurs ; on le rencontrera sur plusieurs troncs d’arbres. 

PHOTOS 50 à 52  – 1er Panneau sur notre itinéraire présentant un moment de l’histoire du Réseau Hydraulique : « Conduite – Villebon- Bassin du Grand Ovale », rappelant l’invention des tuyaux en fonte qui résistant mieux à la pression permettaient de « faire jaillir l’eau à grande hauteur » afin d’alimenter les jets d’eau des bassins des Jardins crées par Le Nôtre.

Interrogations sur la fonction du « Canal pavé » que l’on découvre au niveau d’un pont, à la sortie de l’Étang de Meudon (que nous allons quitter pour nous diriger vers le 4ème étang de notre Parcours, l’Étang de Villebon).  Nous trouverons la réponse sur le panneau présentant la « Biodiversité » propre à cet étang : il s’agit de faire se déverser le « trop plein » de l’Étang de Villebon dans l’Étang de Meudon. 

PHOTOS 53 à 56 – Sous le couvert d’une autre Hêtraie 

Au sein de l’important dénivelé par lequel nous nous rapprochons de l’Étang de Villebon, nous constatons qu’en dépit de ses « métamorphoses », le Hêtre impose à nouveau sa présence, sous de nouvelles statures, personne ne s’y méprend ! Ainsi de l’un d’entre eux (matricule 1955) « Remarquable » pour sa situation et pour son écorce. D’autres jalonnent le chemin – fascinante, l’emprise de leurs racines dans les talus.

PHOTOS 57 à 62 – Halte à l’Étang de VILLEBON – 

Le regroupement sur la digue aux côtés des pêcheurs qui fréquentent assidûment le lieu permet d’avoir la vue sur l’ample paysage d’eau encadré par les Bois. La sérénité  n’en est troublée que par le bruit encore assourdi de la N118 proche…Deux CHÊNES « remarquables » y sont repérables : des membres du groupe qui font gaiement la pause tournent le dos au premier ! par contre, l’un des participants qui rejoint depuis plusieurs années nos balades découvertes reconnaît dans l’arbre qui surplombe de très près la digue, le Chêne PHOTO 58 –  (matricule1957) – Hauteur 30 m, circonférence 3,84 m, envergure 20 m –  qui avait donné lieu à une séance de dessin lors de notre exploration de cette Forêt de Meudon, en 2017. 

Le second PHOTOS 59-60 (matricule 1959) dont on aperçoit le houppier – Hauteur 30 m, circonférence 30 m, envergure 21 m – est noté « Remarquable » pour sa situation ; nous le verrons de près, en empruntant l’allée qui longe l’Étang.

PHOTOS 63 – 64 – CHARME « Remarquable »(matricule 1960)  pour ses dimensions (Hauteur 34 m, circonférence 2,4 m envergure 23 m), que la qualité de son port droit et son houppier dense signalent au sein de la Futaie, au-delà de l’Étang de Villebon, au croisement entre la Route Forestière Royale et la Route Forestière des Six Frères, en direction de la N118 qui entaille cette partie de la Forêt. Une fois celle-ci franchie par un pont sous lequel le piéton peut gagner par une courte sente l’autre moitié de la Forêt, on change d’univers. Le Taillis l’emporte, le Bois « s’ensauvage » où la marche peut être entravée, une étonnante figure sculptée en émerge et attire le regard par la relation (interaction) de la liane à l’arbre ; réflexions sur les bienfaits du lierre.

6ème MOMENT

PHOTOS 64 à 79 – LA RÉHABILITATION DU RÉSEAU HYDRAULIQUE DU DOMAINE ROYAL DE                 MEUDON – UN DÉFI AUJOURD’HUI – C’est ce à quoi s’emploie l’association           ARHYME : Mettre à jour, Débroussailler, Explorer, Réparer, Suivre les travaux de           restauration, Valoriser (élaboration de panneaux signalétiques, visites guidées)

Nous allons à la découverte de cette partie de la forêt où se révèlent, dans leur cohérence, les éléments constitutifs de ce réseau sur une assez importante portion de territoire qu’un chemin bien dégagé permet de longer.

Trois panneaux réalisés par l’association ARHYME en rythment les points stratégiques. Ils apportent l’information technique suffisamment précise mais sans être absconse qui doit permettre de rendre significatifs les vestiges réparés de ce réseau. Ils méritaient qu’on s’y attarde. Mais l’intérêt du groupe s’est surtout porté à observer ce que nous avions sous les yeux, pour essayer d’en décrypter l’ordonnance. Et c’est sans doute de ce fait un des moments forts de notre balade. 

Il est certain qu’une visite préalable telle qu’en organisent les bénévoles engagés dans l’association ARHYME aurait permis d’aller plus avant dans la lecture que nous pouvions nous même proposer. Cela fera sans doute l’objet d’un retour accompagné sur ces lieux ou en d’autres points de la Forêt où se manifeste le réseau. 

En bref, le réseau hydraulique comprend :

« un « RÉSEAU dit  « AÉRIEN » constitué de « RIGOLES » qui suivent les courbes de niveau pour rejoindre les « RÉSERVOIRS »,

« un RÉSEAU dit « TECHNIQUE » plus profond qui suit un chemin rectiligne afin de rejoindre les ÉTANGS-RÉSERVOIRS plus rapidement » 

« Quand les deux réseaux se croisent, le RÉSEAU TECHNIQUE est CANALISÉ dans des AQUEDUCS SOUTERRAINS »

« La différence de niveau entre les deux réseaux est de deux mètres » 

PHOTOS 65-66 PANNEAU 5 – « La FOSSE RENAULT » 

Objet de lecture, après que nous ayons circulé sur une sente dans le sous-bois en taillis assez touffu (afin de ménager la surprise d’y découvrir un pont – ce sera le pont magnifiquement restauré de la Fosse Renault, tandis que dans le même temps une des personnes du groupe faisant « cavalier seul » s’engagea dans le sillon (à sec) tracé par la « Grande Rigole », pour une marche en ligne droite vers la silhouette du pont repérée au loin. 

PHOTOS 67 à 70 – PONT de la FOSSE RENAULT et BORNE ROYALE ( à la couronne)

Nous nous y sommes tous retrouvés et avons fait une assez longue halte pour échanges d’observations et commentaires. « Notre » compagnon naturaliste se montra aussi fort astucieusement observateur puisqu’il nous désigna, à la fois visible et non visible ! l’existence d’une Borne  Royale à un des angles du Pont. 

Ce fut l’occasion de donner des précisions sur la fonction de ces bornes, que nous avions repérées en nombre comme marquages du Domaine royal le long des rigoles sur le Plateau de Saclay ; la plupart «  à fleurs de lys », et plus rares  « à la couronne ».

PHOTOS 71 à 74 – « Site de l’ AQUEDUC DU CROISEMENT » – PANNEAU  21 et SCHÉMAS –

Depuis le Pont de la Fosse Renault, nous arrivons par la Route Royale au site dit de « l’Aqueduc du Croisement ». Nous étions sur une partie de territoire où pouvaient être repérés différents ouvrages indispensables au bon fonctionnement du Réseau . 

C’est à ce niveau que se rencontrent la « RIGOLE TECHNIQUE » , la « PETITE RIVIÈRE », la « RIGOLE GÉRALDINE »

« L’Aqueduc assurait en surface l’écoulement de la « Petite Rivière » et en souterrain l’eau de la « Rigole technique » »

PHOTO 75 à 79 – OBSERVATIONS du SITE –  PANNEAU 6 (détails), prolonge le PANNEAU 21 

7ème MOMENT

PHOTOS – 80 à 85 – L’Incontournable « CHÊNE DES MISSIONS »

Par la « Route des treize ponts » (Photo 80 ) nous allons sans que ce soit un grand détour vers le dernier des arbres « Remarquables » que nous pouvions faire rencontrer sur notre itinéraire.

PHOTOS – 81 à 84 – « Remarquable » pour ses dimensions (Hauteur 30 m, Circonférence 5 m, et surtout son envergure 32 m) , d’un grand âge, considéré  comme une des figures des plus remarquables de la Forêt  de Meudon. Toutefois, les faux mégalithes disposés en cercles autour par des missionnaires d’origine bretonne attirent encore plus l’attention des promeneurs d’autant que le Chêne est inclus dans le parcours de promenade du Sentier aménagé des Treize Ponts.

PHOTO 85 – CHÊNE en Cépée 4 troncs –« (matricule 3148) – « Remarquable »(hauteur 30 m, circonférence 6,33 m ; envergure 18 m), aussi pour sa situation.
        Photo de groupe dans la clairière.

8ème MOMENT

PHOTOS 86 à 89 – Retour – Vers le dernier des cinq Étangs
Quittons le Plateau, par un chemin pentu,  important dénivelé sur chemin rocailleux.

PHOTO 88-89 – « ÉTANG  DU TROU AUX GANTS « 
L’Étang recueille les ruissellements de la zone urbaine de Vélizy-Villacoublay, toute proche, en lisière de forêt
En dépit de cette proximité, l’Étang peu visible de la grande allée par laquelle allons sortir du Bois, offre un paysage paisible – pas d’accès par circulation automobile : un seul accès possible pour le promeneur, avec une seule berge herbacée en pente douce qui invite à se poser pour lire, discuter sans éclats de voix, ou pêcher- cerné de toute autre part par les Bois, il en en résulte une sérénité quasi magique à laquelle personne n’a été insensible.

Ce fut avec étonnement que notre groupe apprit que nous n’avions accompli que huit kilomètres de marche sur une durée… de 4 h 1/2 / 5 h en forêt. Ce fut là l’occasion d’un échange de joyeuses plaisanteries où l’on faisait le constat que ce n’était pas tant le nombre de km à arpenter qui faisait l’intérêt de cette rando, mais l’apport d’informations récoltées au fur et à mesure de l’avancement d’un itinéraire qui était resté plaisant jusqu’à son terme.

En choisissant de terminer le Parcours au niveau de la ville de Vélisy-Villacoublay en limite de Forêt (nous revenions à la source…du point de vue du réseau hydraulique) mais nous limitions aussi les fatigues éventuelles du retour pour regagner un transport en commun, puisque nous étions à à peine 10 minutes de la Station Louvois du Tram T 6 – ceux qui étaient venus en voiture purent la retrouver à la station Georges Pompidou, et les autres  allaient jusqu’au terminus du Tram pour regagner Bagneux. 

ÉLÉMENTS DE BIBLIOGRAPHIE

  • JENNI Alexis, Parmi les arbres, essai de vie commune. Actes Sud, Mondes sauvages pour une nouvelle alliance, 2021
  • BROSSE Jacques, Les Arbres de France, Histoires et légendes, Bartillat, Omnia poche,2017
  • A R H Y M E Association pour la réhabilitation du réseau hydraulique du domaine royal de Meudon

site internet : http://arhyme.asso.over-blog.com/

dont 

PLAQUETTE de présentation de ARHYME en 4 pages avec carte des panneaux en forêt , Février 2020 – Découverte et mise en valeur des sites de l’ancien réseau hydraulique du domaine royal de Meudon –

  • Office national des forêts, Histoire de la forêt de Meudon, Synthèse d’après sources diverses
    http://www1.onf.fr/enforet/meudon/approfondir/patrimoine